Kafe Istor : Pilhaouer des Monts d’Arrée et autres colporteurs

Kafe Istor : Pilhaouer des Monts d’Arrée et autres colporteurs

« Pilhoù d’ar pilhaouer ! Leizh e garr, ma’h ya d’ar gêr ! »

Des chiffons pour le chiffonnier ! Plein la charette pour qu’il aille à la maison ! »)

Le « Pilhaouer », le chiffonnier arpente seul ou parfois avec sa compagne la lande bretonne, l’austère beauté des Monts d’Arrée et jusqu’au pays bigouden, dans les mois noirs de l’hiver ou les brumes de l’automne. Une grande hotte, parfois un chien, un âne, une charrette, il  va son chemin, pilhouer1personnage parfois inquiétant que les paysans ne font que très exceptionnellement entrer dans leur maison.

Le « Pilhaouer »  récupère tout, chiffons et peaux de lapin, de taupes ou de renard, queues de cheval et soies de porcs, métaux et autres « biffes » objets « sans valeur »… Le « Pilhaouer » a des doigts d’or, il répare ce qu’on lui apporte, bols, assiettes, plats et parapluies…il ne vend rien, n’achète rien mais troque , de la vaisselle, des rubans, des fruits, des images… Il vend aussi parfois les feuilles volantes où sont imprimées les chansons. Il fait vivre les estaminets mais aussi les moulins à papier et montre un esprit d’entreprise que l’on imagine mal à l’époque.

Le « Pilhaoupilhaouer2er » connait toutes les nouvelles, les bonnes et les mauvaises, celles d’ici et celles d’ailleurs, la paix, la guerre… il est une mémoire, contes et chansons l’accompagnent, racontars et menteries aussi ! Et se transmettent par sa bouche.

Mais peut-être et surtout, le Pilhaouer est un homme libre, un esprit libre…Et c’est peut-être cela le plus fascinant !

KAFE ISTOR mars 2014

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