JEANNE DE BELLEVILLE
« Tigresse de Bretagne et louve des mers »
Les Bretons (et les autres !) connaissent bien le connétable Olivier de Clisson mais savent-ils que la vie de sa mère, Jeanne de Belleville, fut une vie d’aventures, de serments, de trahisons et d’amour… Elle devint pirate par amour, eut trois ou quatre maris, fit naufrage ! Et tout cela sur fond de guerre de succession de Bretagne, de rivalités et de querelles entre la France et l’Angleterre….
La mort sans descendance, le 30 août 1341, du duc de Bretagne Jean III, plonge alors la Bretagne, alors indépendante et prospère, dans une guerre de succession qui ne se terminera qu’avec la victoire des Montfort en 1365 et le début du règne de Jean IV…. La rivalité entre Philippe VI de Valois et Édouard III rendent le conflit encore plus douloureux… C’est dans ce contexte que se déroule la vie extraordinaire de Jeanne de Belleville…
Elle est alors la « belle et douce épouse » d’Olivier IV de Clisson, puissant comte Breton qui combattit avec courage les Anglais, mais que Philippe VI de Valois accuse de félonie et fait décapiter…. Jeanne ne supporte pas la mort honteuse de l’homme qu’elle aime. Sa vengeance est terrible. Soutenue par nombre de seigneurs bretons, elle vend ses biens et achète un bateau pour faire la guerre de course contre les navires français, semer la mort et la désolation, et nuire ainsi au roi de France.
Mais l’aventure se termine mal : elle fait naufrage au large de Morlaix et de ses deux fils embarqués avec elle, seul Olivier, l’aîné, survit au drame. C’est lui qui, quelques années plus tard succèdera comme connétable de France à Bertrand du Guesclin dont il fut l’ennemi puis l’ami….
Ruinée et bannie du Royaume de France, Jeanne se réfugie à la cour d’Angleterre où elle se remarie en 1349 avec le capitaine Bentley.
Elle rentre en France et finit sa vie à Hennebont, en 1359, auprès du jeune Montfort. Elle n’avait pas réussi à retrouver ses droits, ni ses propriétés. C’est son fils qui y réussira.
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