NATHALIE LEMEL, BRESTOISE ET COMMUNARDE
Lorsque l’on évoque les femmes de la Commune, c’est le nom de Louise Michel qui s’impose tout naturellement et peut-être ensuite Elisabeth Dmitrieff qui créa L’Union des femmes… peu de personnes connaissent Nathalie Lemel ! Et si l’on connait peu de choses de cette femme qui n’a laissé aucun écrit, son action révolutionnaire et son rôle dans la Commune de Paris sont essentiels tant elle en fut une actrice engagée, active et héroïque !
Pourtant rien ne prédisposait cette Brestoise dont les parents tenaient un café à Brest et qui apprit un temps à coudre et à broder à devenir la compagne de lutte d’Eugène Varlin, à s’engager sur les barricades et à partager la déportation de Louise Michel en Nouvelle-Calédonie…
Mais, la vie n’a pas épargné Nathalie… La faillite la contraint à s’exiler à Paris où elle devient relieuse, participe en 1864, à la longue et dure grève des ouvriers relieurs. Déléguée syndicale, elle s’inscrit à l’Internationale et prend une part active à la résistance contre le Second Empire, créant avec ses compagnons de lutte, une coopérative d’alimentation, la Ménagère, puis, un restaurant ouvrier, la Marmite où l’on mange en lisant de « mauvais journaux »… Avec la guerre et le terrible hiver 1870, elle est sur tous les fronts et avec la Commune Nathalie participe à la création de l’Union des femmes, combat sur les barricades ; arrêtée, elle est jetée sur un bateau qui l’emmène en Nouvelle Calédonie. Revenue en France en 1880 avec la loi d’amnistie, employée dans l’imprimerie, elle continue à défendre les conditions de travail des femmes. Mais, épuisée par les années de déportation, devenue aveugle, Nathalie meurt en 1921 à l’hospice d’Ivry-sur-Seine. Elle avait 94 ans…
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