Françoise conte depuis belle lurette. Ses godasses de conteuse la font voyager au Québec, bien sûr, mais aussi en Nouvelle-Écosse, en France, en Roumanie et en Arménie.
Elle a dans ses bagages plus de 200 spectacles donnés soit dans différents festivals, soit dans des grandes ou des petites salles, d’abord avec le trio la Marie-Conteuse devenu un duo avec Diane-Marie Racicot, puis ce qu’elle fait maintenant le plus souvent, en solo. Ses personnages, souvent conjugués au féminin, viennent de son imagination ou sont puisés dans la tradition. Rieurs, énergiques ou vulnérables, ils sont de fameux bons compagnons de voyage !
La conteuse québécoise Françoise Crete viendra nous raconter la véritable histoire d’Esther Brandeau avec son spectacle « Esther Oie sauvage ».
Nouvelle-France, 1738
Au printemps, débarque de la frégate Le Saint-Michel un jeune moussaillon, Jacques Lafargue. Dès sa sortie du bateau, on l’arrête et « il » comparaît devant le commissaire de la Marine, M. Varin de la Mare. : « …est comparue Esther Brandeau… en habit de garçon, sous le nom de Jacques Lafargue… » M. Varin de la Mare
Extrait des Archives nationales du Canada (C11 A-B, 71, 72)
Esther, c’est l’histoire vraie d’une jeune femme de 15 ans, vivant sous Louis XIV, et envoyée par ses parents en bateau à Amsterdam pour se marier, mais un naufrage a été… son salut. Éprise de liberté sans compromis, elle ne retourne pas dans sa famille mais se travestit en jeune garçon et vit ainsi, pendant 5 ans, entre la Rochelle, Nantes, Rennes, Biarritz… à travailler dur dans les ports et sur les bateaux. Puis, Esther tente sa chance en Nouvelle-France. Mais dès son arrivée à Québec, elle est démasquée, en tant que femme et en tant que juive. Elle y reste un an, en attente du dégel du Saint-Laurent puis elle est renvoyée sur un bateau. Esther, la première Juive « déclarée » dans ce pays neuf, a marqué l’imaginaire de cette époque.
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